Les 11 et 12 Décembre, la SFP organisait deux journées d’études sur la place des psychologues et de la psychologie en temps de crise. Avec plus de 450 inscrits, celles-ci ont réuni des psychologues de différents champs d’exercice (Education nationale, Santé, Travail, secteur social..),et  ont éclairé les conséquences psychologiques des effets de la crise sanitaire et sociale que nous traversons et le rôle que pouvaient jouer les psychologues.

La crise sanitaire et plus spécifiquement le confinement ont fonctionné comme effets loupes, accentuant ou accélérant l’entrée dans des symptomatologies, voire des troubles psychiques déjà connus mais dont la fréquence s’est accrue.

Tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître l’importance des effets psychologiques de la pandémie sur la population. Les données récentes présentées par A.H. Boudoukha et A Congard, (laboratoire de psychologie des Pays de Loire) , à partir d’une étude longitudinale,  nous ont fourni des données précises et nuancées sur les stratégies mises en place par les individus pour y faire face. . Celles-ci ont un impact qui amplifient ou au contraire limitent les vécus émotionnels négatifs. Une seconde enquête, étendue à l’ensemble de la population va être lancée.

(En savoir plus : la vidéo de la présentation de A.H. Boudoukha et A.Congard)

Les travaux de MJ Grihom, professeur de psychopathologie à l’université de Poitiers et de A Chavez, psychologue clinicienne à l’institut de victimologie de Paris, ont apporté un éclairage sur les conséquences des violences intra familiales sur le développement des enfants et des adolescents et l’importance d’une approche inter-générationnelle. Les travaux de MJ Grihom invitent à chercher dans l’histoire des mères et dans la généalogie familiale pour mieux comprendre les répétitions intergénérationnelles des traumatismes et les enjeux identificatoires qui nouent les alliances inconscientes dans le triangle enfant et parents. Les apports d’A Chavez, développés à partir d’une situation ont permis d’analyser comment se mettent en place les processus d’emprise et de violence au sein du couple jusqu’aux développement des symptômes chez l’enfant et leur singularité au sein de la fratrie.

(En savoir plus : la vidéo de l’intervention de  MJ Grihom

                               La vidéo de l’intervention de A Chavez)

Le repli sur les jeux vidéos pendant la période de confinement a été présenté comme un des risques majeurs, particulièrement chez les adolescents. C Hodent (Docteure en  Psychologie , experte  de en « experience utilisateurs » – UX  et M Stora (Psychologue, psychanalyste)  ont présenté la diversité des jeux existants et des processus qu’ils mobilisent. M Stora a souligné l’antériorité de problématiques préoccupantes (harcèlement, décrochage, phobies scolaires) chez les jeunes, qui ont un usage excessif des jeux vidéo. Il a interrogé  la responsabilité des modèles sociaux qui leur sont proposés (concurrence, individualisme).Mais l’un et l’autre ont également pu mettre en évidence l’intérêt de pouvoir faire des écrans, des alliés éducatifs et même thérapeutiques.

(En savoir plus : Voir la vidéo de la discussion de C Hodent et de M Stora)

Le confinement, par le « transfert » de l’Ecole à la maison, a plongé enseignants, familles et enfants, dans une forme d’apprentissage à distance qui a bouleversé tous les repères. De nombreuses études ont souligné la sensibilité particulière des élèves français au stress chronique, effet redoublé pour les enfants de REP et REP+ avec des conditions de vie peu facilitantes. G Borst, professeur en psychologie (Laboratoire La Psydé université de Paris)  a développé, dans une perspective neuro-développementale,  les conséquences de la privation d’ interactions sociales  sur les apprentissages.   Mais ses travaux et ceux d’O. Houdé mettent également en évidence que l’usage de tablettes, ou même de jeux vidéo pouvait favoriser le développement de capacités attentionnelles.

(En savoir plus : Voir la vidéo de l’intervention de G Borst)