Les effets de la pandémie et des mesures d’isolement qui l’accompagnent ont augmenté de manière considérable l’anxiété, les tensions et l’aggravation de troubles déjà présents chez les jeunes. Le gouvernement en a pris la mesure et a donc pris la décision de permettre de permettre « aux enfants et adolescents de 3 à 17 ans en souffrance psychologique d’intensité légère à modérée de bénéficier jusqu’à 10 séances chez un psychologue en fonction de ses besoins ». Ces séances sont intégralement financées par l’assurance maladie sans avance de frais pour les familles https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/le-dispositif-psyenfantado

Les enfants et les adolescents devront être adressés par les médecins aux psychologues qui se seront inscrits, à partir de fin mai, sur une liste de psychologues participants au dispositif. Ceux-ci seront sélectionnés et passeront une convention avec l’assurance maladie. « Après l’entretien initial d’évaluation et à l’issue du parcours, le psychologue transmet un compte-rendu au médecin qui suit l’enfant. »

Le texte ne dit pas dans quelles conditions pourront se dérouler les prises en charge. De premiers éléments issus des discussions en cours avec le ministère de la santé laissaient entendre que le premier entretien pourrait être limité à 45 minutes et à 30 minutes pour les suivants. Le remboursement des psychologues s’effectuerait à hauteur de 32 euros pour l’entretien initial et de 22 euros pour les autres entretiens.

Après la publication de l’arrêté du 10 mars 2021, concernant les interventions précoces, la mise en place de ce dispositif interroge sur cette volonté d’encadrement des pratiques des psychologues. En effet, sur quels critères seront désignés les psychologues volontaires ? Quel sera le contenu de la convention avec l’assurance maladie ? Pourquoi une prescription médicale préalable ? Pourquoi l’évaluation des effets de la pris en charge serait elle confiée à un médecin ?

La crise sanitaire fonctionne comme un effet loupe sur l’insuffisance des ressources en pédopsychiatrie, la fragilisation des CMP et la possibilité d’accès rapide à des consultations psychologiques. Elle traduit aussi une tendance inquiétante à vouloir imposer des modalités d’exercice, contraire aux principes de liberté de choix méthodologiques et théoriques affirmés dans le code de déontologie des psychologues et sous le contrôle des médecins.