Un décret paru le 17 février 2022, instaure sur tout le territoire le dispositif relatif au remboursement de séances d’accompagnement réalisés par un psychologues, intitulé « dispositif mon psy ».
Ce dispositif prévoit la possibilité pour des enfants, adolescents ou adultes souffrant de troubles psychologiques légers à modérés (anxiété, dépression, troubles alimentaires, consommation excessive de tabac, drogues ou alcool) de pouvoir bénéficier d’un remboursement de 8 séances sur l’année. Suite à un « adressage » par le médecin généraliste, les patients seront adressés à l’un des psychologues de leur choix, inscrit sur une liste contrôlée par les ARS.
En effet le psychologue devra
- Être inscrit auprès de son agence régionale ;
- Avoir une expérience professionnelle (en psychologie clinique ou en psychopathologie) de 3 ans minimum appréciée par l’ARS
- Avoir conclu une convention avec la caisse primaire d’assurance maladie
- L’entretien d’évaluation et la dernière séance de suivi devront faire l’objet d’un échange écrit avec le médecin ayant adressé le patient.
La publication de ce décret qui fait suite à plusieurs mois d’expérimentations pose de nombreux problèmes notamment la fixation de tarifs dérisoires pour chacune des séances et le nombre de séances autorisées. Mais elle traduit également un choix politique très contestable qui vise à privilégier le report des prises en charge nécessaires sur le secteur libéral, sans aucune mesure de recrutement significatif dans le secteur public, à laisser aux médecins et aux ARS, le soin d’apprécier le caractère plus ou moins sévères et troubles et le niveau d’expertise des psychologues.
Pour la SFP, ces mesures doivent être replacées dans le contexte très préoccupant pour la profession depuis plusieurs mois. Limitation des recrutements de psychologues même après la mise à jour de la pénurie dans la filière du soin psychique, avec la crise sanitaire, non reconnaissance de la place des psychologues dans leurs différents champs d’exercice et maintien de leurs rémunérations à des niveaux trop bas au regard de leur qualification, encadrement des pratiques des psychologues par la publication d’un nombre de méthodes autorisées dans l’arrête du 10 mars 2021.
Cette volonté de contrôle des pratiques des psychologues s’est traduite en avril 2021 par la publication d’une proposition de loi visant la création d’un ordre professionnel pour les psychologues, les assimilant aux professions médicales.
Pour toutes ces raisons, la SFP a décidé de s’associer à l’élaboration d’une plateforme commune portée par plusieurs organisations syndicales, la FFPP et la SFP en direction du premier ministre
Ces revendications communes sont une base importante sur l’ensemble des problèmes pour la profession. Elles sont de nature à rassembler et mobiliser les psychologues de tous les champs d’exercice. La SFP appelle les psychologues à participer aux actions prévues le 10 mars, à signer massivement la pétition https://chng.it/bWryk6NV